Les cycles commandes-livraisons se stabilisent, mais des défis persistent

Les exploitants de parcs profitent enfin d’un répit en 2025 – du moins en comparaison avec le chaos des années pandémiques les plus difficiles.

Les cycles commandes-livraisons se sont nettement améliorés en 2025 par rapport aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement survenues il y a quelques années à peine. Selon de nouvelles données compilées par Enterprise Fleet Management, Holman et Mike Albert Fleet Solutions, les moyennes des cycles commandes-livraisons pour toutes les grandes catégories de véhicules de parc continuent de diminuer. Cependant, certains signes indiquent que la cadence de l’amélioration pourrait ralentir.

Voici quelques-unes des conclusions du sondage 2025 sur les cycles commandes-livraisons mené par Automotive Fleet, de retour pour la première fois depuis 2021.

Tendances positives des cycles commandes-livraisons

« Tout au long de 2024 et au début de 2025, les cycles commandes-livraisons ont continué de suivre une tendance positive », a déclaré Patrick Doyle, directeur des solutions de chaîne d’approvisionnement chez Holman. « Le temps de production et le délai de transport sont plus courts dans presque tous les segments de véhicules. »

M. Doyle demeure prudemment optimiste : « Compte tenu des conditions actuelles de la chaîne d’approvisionnement, Holman prévoit que cette tendance continuera de prendre de l’ampleur jusqu’à la fin de l’année, et les premières indications laissent entrevoir d’autres améliorations des cycles commandes-livraisons en 2026. »

Mike Albert a indiqué que les cycles commandes-livraisons sont passés de 18 semaines en 2024 à 15 semaines jusqu’à présent en 2025. Les camionnettes et les fourgonnettes affichent des délais plus longs, soit 20 semaines, tandis que les cycles commandes-livraisons pour les voitures et VUS ont diminué, selon Jason Kraus, vice-président des opérations.

Risques persistants

Cependant, M. Kraus a indiqué que d’autres améliorations des cycles commandes-livraisons sont peu probables cette année en raison de l’impact potentiel des tarifs douaniers sur la chaîne d’approvisionnement automobile.

Bien que la disponibilité des pièces demeure une contrainte, « ces cas sont limités à certains modèles et certaines options, et ne sont pas constants chez tous les constructeurs », a-t-il déclaré.

M. Doyle a également mis en garde contre des risques persistants : « La chaîne d’approvisionnement automobile est extrêmement complexe, reposant sur une multitude de facteurs pour fonctionner sans heurts, et même des perturbations mineures pourraient rapidement entraîner des retards imprévus. »

M. Doyle a souligné que l’aménagement et la logistique sont des domaines à surveiller de près. Au cours des 12 à 18 derniers mois, il a indiqué que le délai moyen d’aménagement est passé de quatre à cinq mois à un peu moins de trois mois, avec un mois supplémentaire pour le transport après la production dans la plupart des cas.

En ce qui concerne les retards d’aménagement, M. Kraus a fait remarquer : « Nous avons observé des signes encourageants de reprise des activités d’aménagement d’une année à l’autre depuis 2022. Il semble que les arriérés qui paralysaient autrefois les chaînes de production se soient considérablement résorbés. » Il a ajouté que 85 % des unités aménagées ont récemment été complétées en avance ou à temps.

« Les clients ajustent les spécifications de composants comme les roues sur les camionnettes de ½ tonne, ¾ tonne et 1 tonne afin d’obtenir des dates de production plus rapides », a-t-il indiqué.

Les parcs de véhicules continueront-ils d’utiliser les véhicules en stock chez les aménageurs? « Les cycles commandes-livraisons diminuent de façon générale, ce qui signifie qu’il y a moins d’intérêt pour les véhicules en stock et chez les aménageurs, qui étaient auparavant prisés en raison de leur disponibilité immédiate, a déclaré Kraus.

« Même si certains clients apprécient la disponibilité immédiate de ces véhicules, dit-il, les limites en matière de spécifications et de flexibilité d’aménagement font en sorte qu’ils ne retrouveront jamais la popularité qu’ils connaissaient avant la pandémie. »

Planifier à l’avance dans un contexte en évolution

Holman conseille à ses clients de prévoir des délais de quatre à six mois pour les commandes usine sans aménagement, et d’au moins huit à douze mois pour les véhicules aménagés.

Comparativement à 2021, lorsque les pénuries de puces et les problèmes de main-d’œuvre ont fait exploser les cycles commandes-livraisons, 2025 marque une reprise significative. Mais avec de nouvelles variables comme les tarifs douaniers et l’évolution de la logistique du transport, les gestionnaires de parcs doivent rester agiles et bien informés.

En analysant les enjeux liés aux cycles commandes-livraisons en 2020, au plus fort de la pandémie, un expert de Mike Albert a déclaré : « La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’aggraver les cycles commandes-livraisons, certains modèles prenant cinq à six mois, voire plus, pour être livrés. »

Cette observation semblait alarmiste à l’époque, mais elle est devenue plutôt courante aujourd’hui.

Faits saillants sur les données des cycles commandes-livraisons

  • Dans les cinq segments, les cycles commandes-livraisons moyens ont diminué de façon significative entre 2023 et 2024, ce qui reflète une reprise après les contraintes de la chaîne d’approvisionnement.
  • La plus forte amélioration a été observée dans les cycles commandes-livraisons des segments des camions (–90 jours), suivis des fourgonnettes et des véhicules lourds, qui affichent historiquement des cycles de production plus longs. Bien qu’en amélioration, les segments des voitures et des VUS ont affiché des écarts plus faibles, probablement parce qu’ils montraient déjà des signes de stabilisation à la fin de 2023.
  • Bien que la plupart des modèles de fourgonnettes se soient améliorés, certains accusent encore du retard, surtout ceux à faible volume ou nécessitant un aménagement plus complexe.
  • Les camionnettes grande capacité et les camionnettes pleine grandeur ont connu une reprise plus rapide que les camions intermédiaires. Le Ford Ranger a été l’un des rares modèles à afficher une hausse (+44 jours), et le F-150 n’a montré qu’une amélioration modeste de 36 jours.
  • Même si la majorité des VUS et multisegments a connu une forte réduction des cycles commandes-livraisons, les hybrides affichent des délais plus longs.
  • Malgré l’amélioration générale du côté des berlines, les cas de la Sentra et de la Camry laissent croire que des changements dans les cycles de production ou dans l’allocation pourraient être en cause, en plus d’une demande accrue.
  • La cohérence revient dans les cycles commandes-livraisons, mais certains retards persistent, surtout pour certaines versions ou certains groupes motopropulseurs (modèles hybrides et modèles avec aménagement complexe).
  • Avec la stabilisation des cycles commandes-livraisons, les clients privilégient de plus en plus les commandes usine plutôt que l’achat de véhicules en stock ou des aménageurs afin de mieux contrôler les coûts et de bénéficier d’une plus grande flexibilité au niveau des spécifications.
  • La prudence demeure toutefois de mise : l’incertitude entourant les tarifs douaniers, la disponibilité des pièces et les délais d’aménagement représentent encore des risques, particulièrement pour les camions de travail et les aménagements complexes.

 

Article source : https://www.automotive-fleet.com/10242030/order-to-delivery-times-stabilize-but-challenges-remain